Chenilles processionnaires

Les remèdes homéopathiques qui sauveront votre animal

ANIMAUX

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Tout le monde le sait, les chenilles processionnaires sont un fléau pour les arbres, pins et chênes, qu'elles peuvent défolier presque totalement, mais surtout pour nos animaux domestiques qui auront l'imprudence de s'en approcher.

Même lorsqu'elles ont disparu, leurs poils urticants demeurent dans la terre où elles ont nidifié et restent actifs très longtemps. Ne laissez pas vos animaux jouer et gratter au pied des arbres où vous avez aperçu les cocons. Car ce sont leurs poils microscopiques équipés de harpons à barbules qui, une fois brisés, libèrent la toxine allergisante, la thaumétopoéïne, responsable de sensations intolérables de piqûres, brûlures et démangeaisons d'autant plus douloureuses pour l'animal qu'elle touche les muqueuses de la face, yeux, truffe, babines, langue, voire muqueuses respiratoires et digestives .

La première chose à faire est donc de mettre des gants et des lunettes de protection avant de rincer la face et la gueule de votre animal à grande eau, ou de les tamponner avec des compresses imbibées de bicarbonate de sodium afin de se débarrasser de tous les micro poils. Il ne faut surtout pas frotter ni lui faire avaler les barbules qui seraient restées sur sa langue.

Il s'agit d'une urgence vétérinaire absolue car le contact avec une chenille processionnaire n'est pas comparable à une simple piqûre d'insecte, c'est une véritable envenimation qui va entraîner un état inflammatoire aigu avec une évolution possible vers l'oedème de Quincke, l'insuffisance rénale, ou encore le choc anaphylactique si rien n'est fait pour stopper la réaction allergique.

L'organe le plus atteint est en général la langue, d'abord très rouge et gonflée, avec les bords à vif. L'animal salive beaucoup et a du mal à avaler. Dans un second temps, apparaissent des ulcérations puis des lésions noires et grises : ce sont les symptômes d'une nécrose progressive et irréversible des muqueuses. C'est ainsi que votre chien peut perdre tout ou une partie de sa langue, ce qui engage là aussi son pronostic vital. Le vétérinaire est parfois obligé d'amputer le chien d'une partie de sa langue pour limiter la propagation de la nécrose, mais quand la langue ne peut être sauvée, l'euthanasie de l'animal est envisagée.

Soyons très clairs : la prise en charge précoce en clinique vétérinaire va permettre au mieux de juguler la réaction allergique et la douleur à l'aide d'anti-inflammatoires, d'antihistaminiques, et d'antidouleurs, mais il n'existe pas d'antidote allopathique à la thaumétopoéïne. C'est là où l'homéopathie a son rôle à jouer.

On voit circuler sur le net des protocoles divers et variés vous suggérant de donner 4 ou 5 souches différentes à la fois à raison de 3 granules tous les quarts d'heure. C'est du grand n'importe quoi, parfaitement inefficace et contre-productif.

Les conseils que je vais vous donner :

1) respectent les lois de l'homéopathie : similitude, unicité, posologie liquide

2) ont été recommandés et validés par de vrais vétérinaires homéopathes

3) ont prouvé leur efficacité dans des cas cliniques résolus dont j'ai personnellement eu connaissance

Le remède de première intention à envisager lorsque l'envenimation vient d'avoir lieu, c'est à dire dès les premières minutes jusqu'à la première heure suivant le contact avec les chenilles processionnaires, c'est APIS MELLIFICA. Apis va agir comme un anti-inflammatoire, un anti-histaminique et un anti-douleur tout à la fois.

Avec Apis, vous éteignez le feu des brûlures et de l'urticaire, vous faites dégonfler l'oedème, vous empêchez que la réaction allergique ne s'emballe et se complique. Compte tenu de la violence du venin et de la rapidité de ses effets, il faut choisir une haute dynamisation comme la 30CH (évitez la 15CH qui aggrave parfois ; oubliez la ridicule 5CH qui équivaut à essayer d'éteindre un incendie avec une petite cuillère).

TOUJOURS DILUER les granules dans de l'eau pour administrer le remède sous forme LIQUIDE.

Faire avaler des quantités de granules secs à un animal agité et en urgence vitale n'est franchement pas une bonne idée. Je vous conseille donc de préparer à l'avance un spray ou un compte-goutte que vous pourrez emporter en balade : deux granules d'APIS MELLIFICA 30CH dans un vaporisateur d'eau de 30ml suffisent pour commencer le traitement d'un chien ou d'un chat. La posologie ne dépend pas du poids de l'animal mais de sa sensibilité, c'est à dire de sa réaction au traitement. Une brève vaporisation dans la gueule ou même une goutte de la préparation déposée sur la truffe ou la babine, à répéter tous les quarts d'heure, agira rapidement et efficacement pour stopper l'inflammation. Secouez trois ou quatre fois le flacon entre chaque prise. Espacer les prises dès que le chien se calme : toutes les heures. Arrêtez complètement APIS, quand tous les symptômes ont disparu. Généralement l'inflammation s'arrête le jour même et l'oedème disparaît totalement en 24 à 48h. Si le soulagement n'est pas immédiatement visible sur l'état général de l'animal dès la première prise, il faut envisager le deuxième remède.

Lorsque le cas est déjà avancé, par exemple vous voyez revenir votre chien d'une escapade de plusieurs heures, la face tuméfiée, l'écume aux lèvres, les yeux rouges, la langue ulcérée en feu. S'il gémit, hurle de douleur, se frotte frénétiquement la tête mais ne supporte pas qu'on le touche, s'il se débat, s'il a soif mais ne peut boire, si vous ne l'avez jamais vu aussi agité et agressif, alors c'est CANTHARIS 30CH qu'il faut lui donner. Même posologie qu'Apis.

Enfin lorsque les lésions évoluent déjà vers la nécrose et que votre animal est amaigri, abattu et pue littéralement la charogne, il est grand temps de dégainer ARSENICUM ALBUM 30CH si vous voulez sauver sa langue ! Il est capital de pouvoir lui donner ce remède même pendant son hospitalisation chez le vétérinaire qui ne connaît aucun traitement pour enrayer le processus nécrotique. Croyez-moi sur parole, c'est du vécu : j'ai insisté auprès du propriétaire d'un chiot hospitalisé sous perfusion pour qu'il lui fasse boire arsenicum album à chacune de ses visites. Le pronostic du vétérinaire était sombre car la langue du chiot était devenue blanche, mais au bout de 48h , le processus de nécrose s'est inversé et le chiot fut tiré d'affaire sans séquelles, au grand étonnement du vétérinaire. Dès que l'animal exhale une odeur inquiétante de viande pourrie, de cadavre, il faut donner arsenicum album, c'est d'ailleurs un remède de gangrène.

Pourquoi je ne recommande pas Bombyx Processionea ni en prophylaxie, ni en curatif, alors que c'est pourtant la souche obtenue par dilutions et dynamisations de chenilles processionnaires ?

Parce qu'en homéopathie on soigne par les semblables (similibus) et non par les identiques (isothérapie), l'expérience montre que bien souvent le remède le mieux indiqué n'appartient pas au même règne que le mal. Et non, on ne soigne pas le mal par le mal, il doit y avoir une différence de genre. Bien sûr il y a des exceptions : Apis Mellifica fonctionne très bien sur les piqûres d'abeille justement. Alors pourquoi pas Bombyx me direz-vous ? Tout simplement parce que je n'ai pas encore connaissance d'un cas de guérison grâce à Bombyx ; sa matière médicale est assez pauvre comparée aux trois remèdes très bien documentés que je vous conseille plutôt. Par conséquent, en curatif son choix est un pari risqué car nous n'avons pas droit à l'erreur face à une urgence.

En usage prophylactique, l'isothérapique est censé désensibiliser le sujet exposé à un agent pathogène. N'ayant aucune preuve de cet effet protecteur de Bombyx administré en 5, 9 ou 30CH, il me semble hasardeux et abusif de gaver de granules un chien en bonne santé pendant des semaines pour un risque hypothétique parmi tant d'autres, sans parler de la probabilité de provoquer une pathogénésie (tout médicament homéopathique répété à la même dynamisation est susceptible de faire apparaître chez le sujet sain les symptômes qu'il est censé guérir chez un sujet malade, c'est le B.A BA de l'homéopathie).

Vous l'aurez compris, il faut se méfier des recettes homéopathiques, non sourcées et non documentées, qui tournent en boucle sur le net chaque printemps - en vérité de plus en plus tôt comme les chenilles.

D'abord ne pas nuire. Pour pratiquer une auto-médication efficace et sans danger encore faut-il connaître les règles de base de l'homéopathie.

On ne donne jamais plusieurs médicaments homéopathiques à la fois, on choisit le remède qui correspond le mieux au tableau clinique d'un animal particulier à un instant T.

Dans le cas d'une envenimation comme celle causée par les chenilles processionnaire, on peut avoir besoin d'une succession de médicaments homéopathiques différents, mais idéalement chacun d'entre eux, s'il est bien choisi, doit conduire à une guérison totale et rapide.

Plutôt que de vous noyer sous un déluge d'informations et vous faire acheter une valise de remèdes (oubliez Ledum palustre qui n'est pas indiqué ici), je vous ai sélectionné des valeurs sûres qui ont fait leurs preuves dans le type de symptômes que provoquent généralement les chenilles processionnaires et qui ont guéri des animaux que je connais.

Les conseils prodigués dans cet article ne se substituent en aucune façon à une consultation en urgence chez le vétérinaire le plus proche.

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