Posologie liquide & zoopharmacognosie

Du bon usage de l’homéopathie

HOMÉOPATHIEANIMAUX

Sophie Plantade

10/19/20247 min read

Jusqu’à la fin de sa longue vie, Samuel Hahnemann n’a cessé de perfectionner son grand œuvre : l’art de guérir par l’homéopathie. Tout homéopathe digne de ce nom doit avoir soigneusement étudié les 291 paragraphes de l’Organon dans lesquels le fondateur de l’homéopathie définit les règles de cette nouvelle façon de soigner. Dans la 6ème édition posthume de l’Organon, Hahnemann explique comment surmonter les échecs thérapeutiques rencontrés dans la prise en charge des patients atteints de maladies chroniques : il fallait trouver le moyen d’administrer quotidiennement un remède homéopathique sans créer d’aggravations ni de pathogénésies. La solution liquide d’une part, une nouvelle échelle de très hautes dynamisations d’autre part (les LM ou 50 millésimales) constituent les dernières découvertes d’Hahnemann, complètement négligées par la suite, il faut l’avouer, par Kent et l’école française des homéopathes.

On est loin, très loin de la posologie standard préconisée par le laboratoire Boiron et les pharmaciens : 3 granules, 3 fois par jour en 9CH ou une dose de globules secs en 30ch !

Pourquoi est-il important de préparer vous-même votre solution liquide en mettant 3 granules dans une bouteille en verre (tant qu’à faire, évitons de polluer nos préparations avec des particules de plastique) d’un demi litre d’eau ?

Tout d’abord, l’eau est un très bon véhicule et amplificateur de l’information vibratoire du médicament homéopathique (cf les travaux de Benveniste et Marc Henry) qu’elle restitue à l’organisme vivant qui l’absorbe.

Ensuite, seule la solution liquide permet d’ajuster la posologie à la goutte près, c’est à dire de personnaliser votre traitement en fonction de ses effets.

Ajuster la posologie est recommandée pour éviter et limiter les aggravations initiales liées à une trop forte dose.

En dynamisant la solution liquide avant chaque prise (c’est à dire en effectuant des succussions sur la bouteille), vous augmentez doucement la dynamisation, c’est à dire la puissance d’action de votre remède qui change subtilement de fréquence, ce qui permet d’éviter une pathogénésie.

A l'inverse, quand vous prenez quotidiennement le même médicament homéopathique en granules secs sur une longue période, sans changer de dynamisation (dilution) ni interrompre le traitement lorsque les symptômes s’améliorent, vous finissez par saturer vos récepteurs et créer les conditions d’une pathogénésie au lieu d’une guérison, c’est à dire l’aggravation des symptômes existants, plus la genèse de nouveaux symptômes.

C’est ainsi qu’ont été testés tous les médicaments homéopathiques. Les volontaires sains prenaient une dose de 30ch tous les jours jusqu’à l’apparition de symptômes pathologiques qu’ils consignaient soigneusement afin de constituer la matière médicale de chaque médicament, puis le répertoire de l’ensemble des symptômes éprouvés ou guéris, deux outils essentiels aux praticiens afin qu’ils puissent choisir un remède ressemblant au tableau clinique d’un malade. J’invite les détracteurs de l’homéopathie à faire l’expérience suivante : avaler matin et soir 5 granules de sulphur 30ch dans un verre d’eau pendant une semaine. Et même si ce n'est que du sucre et de l'eau, je parie qu’ils sentiront à leur corps défendant l’étonnante virulence prurigineuse et laxative de l’effet placebo sulfureux… Félicitations messieurs les zététiciens, vous venez de participer à un proving homéopathique, à l’instar des héroïques pionniers de la nouvelle médecine qui expérimentaient chaque substance sur eux-mêmes et non sur des animaux, pour en découvrir toutes les vertus curatives.

S’agissant des animaux -qui ne devraient jamais nous servir de cobayes- la préparation homéopathique liquide leur est particulièrement adaptée puisqu’elle se prête parfaitement à la méthode de zoopharmacognosie appliquée enseignée par Carolin Ingraham.

Les éthologues ont observé que dans la nature les animaux sauvages savent intuitivement trouver et manger les plantes qui vont les soigner. Comme il est souvent difficile de déterminer quel remède sera bénéfique à votre animal, plutôt que de commettre des erreurs d’indication et de posologie, plutôt que de lui imposer un traitement, proposez-lui, avec l’aide d’un homéopathe, les différentes options thérapeutiques sous forme de doses test.

Après avoir préparé la solution liquide du médicament ( 3 granules dans un demi litre d’eau, 2 succussions de la bouteille), vous en versez une cuillerée à soupe dans une soucoupe que vous lui faites flairer. S’il la lape avec enthousiasme, bingo ! vous êtes sur le bon remède. Vous n’avez plus qu’à lui laisser à disposition un récipient d’eau contenant 1 à 3 cuillères à soupe de la préparation dynamisée tous les jours, en plus de sa gamelle d’eau habituelle.

S’il détourne la tête, n’insistez pas, proposez-lui un autre remède, une autre dilution, ou réessayez plus tard. Contrairement à la plupart d’entre nous qui avons perdu nos perceptions subtiles, l’animal fait parfaitement la différence entre l’eau du robinet et une eau informée par un médicament homéopathique. Il capte immédiatement la fréquence vibratoire du remède et prendra spontanément celui-ci si cette fréquence entre en résonance avec sa force vitale et correspond à ses besoins de rééquilibrage.

Faites confiance à votre animal, respectez ses choix et considérez-le pour ce qu’il est : un sujet sensible, capable d’être acteur de sa propre guérison. Alors certes, il n’a pas fait dix ans d’études, il ne SAIT peut-être pas mieux que le vétérinaire, ce qui est bon pour lui, mais il SENT mille fois mieux que vous - et je ne parle pas que de l’odorat- je parle de toutes ses facultés sensorielles et extrasensorielles, instinctives et intuitives, incroyablement affûtées que Rupert Sheldrake tente de comprendre dans son ouvrage Les pouvoirs inexpliqués des animaux. Ces perceptions subtiles sont intrinsèques à sa façon d’être au monde, de comprendre son environnement, de s’y adapter, elles font partie de ses programmations génétiques visant sa survie. Car si vos décisions concernant sa santé peuvent êtres dictées par votre mental, biaisées par vos croyances, vos préjugés et vos peurs, il serait dommage de négliger les précieuses facultés zoopharmacognosiques de vos animaux. Les respecter et les encourager vous permettra de mieux cibler les remèdes susceptibles de conduire à un mieux-être durable .

Tout ça pour vous dire qu’il est vraiment dommage de les gaver de médicaments, allopathiques ou homéopathiques d’ailleurs. Vos animaux de compagnie, les chiens comme les chats, sont parfaitement aptes à gérer eux-mêmes la posologie d'un remède (quantité et fréquence) dès lors que celui-ci est à leur disposition dans un récipient d’eau. Open bar homéopathique ! Et si le malade cohabite avec des congénères sains, ne vous inquiétez pas, aucun ne touchera à sa gamelle homéopathique à moins d’en avoir aussi besoin.

Enfin n’oubliez pas qu’un médicament homéopathique doit être choisi et administré individuellement, non d’après le nom d’une maladie ou un protocole pluraliste glané sur le net, mais après avoir observé un ensemble de symptômes objectifs et subjectifs, c’est à dire une totalité cohérente incluant idéalement symptômes physiques, mentaux, émotionnels.

L’utilisation prophylactique de l’homéopathie se défend lors d’épidémies, mais quand il n’y a rien d’autre à soigner que votre phobie des microbes et des maladies, il vaut mieux s’abstenir de faire avaler à votre chien tout une collection de nosodes à des dilutions déraisonnablement élevées sous prétexte de le protéger. L’homéopathie n’est pas sans danger, méconnaître les règles de son fonctionnement et de son utilisation peut entraîner des dégâts et des souffrances inutiles sur votre animal qui n’a vraiment pas besoin de cela. Primum non nocere.

Certes, vous avez raison d’épargner à votre compagnon les effets délétères de la survaccination, alors ne tombez pas dans la surmédication homéopathique. Encore une fois, en homéopathie, tout excès mène droit à la pathogénésie. Si vous vous gavez d’arnica en prévision d’une intervention chirurgicale, vous risquez fort de provoquer l’hémorragie que vous redoutez !

La prévention des maladies qu’elles soient infectieuses, parasitaires ou auto-immunes, commence par une alimentation saine à base de produits frais (barf, ration ménagère) et une bonne hygiène de vie en évitant autant que possible à vos animaux l’exposition aux pesticides, produits cancérigènes, perturbateurs endocriniens.

Voici pour finir quelques remarques et recommandations dictées par l’expérience :

  • Les dilutions basses 4, 5, 6, 7, 9 , 12ch sont sans danger pour vos animaux dès lors qu’elles sont proposées en solution liquide dynamisée et que vous interrompez le traitement quand l’animal est guéri. Par contre, elles ne seront peut-être pas suffisantes pour venir à bout d’une maladie chronique ancienne.

  • Privilégiez les dilutions paires qui marchent mieux que les impaires.

  • Évitez la dilution 15ch.

  • A partir de la 30ch et au dessus, ayez conscience que les effets de la dose seront puissants et durables. Une répétition trop rapprochée des prises peut donc produire un effet cumulatif d’overdose parfaitement contre productif. Parfois une goutte suffit, et pour les sujets hypersensibles, il est même nécessaire de diluer cette goutte dans trois verres !

  • La règle étant toujours d’observer ce qui se passe après une prise et d’attendre avant de reprendre le médicament car on ne sait jamais à l’avance comment un organisme va réagir à un nouveau remède.

En conclusion je dirais que l’homéopathie, c’est pas pour les bourrins ! Avec le principe d’infinitésimalité de l’homéopathie, Hahnemann inaugure une médecine quantique du futur qui exige un changement de paradigme par rapport à l’approche allopathique et ses traitements en doses pondérales toxiques.

Bibliographie :

Samuel Hahnemann, Organon de l’art de guérir 6ème édition, Dynamis

Edouard Broussalian, Homéopathie, principes de la nouvelle médecine, traduction et commentaires du 6ème Organon, HLP Publishing

J-P Radad Aoun, Marc Henry, Science, homéopathie et physique des hautes dilutions, Exuvie

Carolin Ingraham, Help your dog heal itself, Ingraham trading Ltd

Rupert Sheldrake, Les pouvoirs inexpliqués des animaux, Poche

Jacques Millemann & Philippe Osdoit, Homéopathie vétérinaire de la théorie à la pratique, Marco Pietteur