Soulager les névralgies avec l'homéopathie
1) Iris Versicolor ou la migraineuse du dimanche
HOMÉOPATHIE
Sophie Plantade
6/14/20248 min read
Les névralgies faciales ou névralgies du trijumeau vous pourrissent la vie depuis des années ?
Aucun traitement allopathique ou chirurgical n'est parvenu à mettre un terme définitif à la douleur qui vous torture régulièrement ?
Sachez que la matière médicale homéopathique recèle plus de 100 médicaments capables de soulager les prosopalgies. Voici une capture d'écran du PCKent, un logiciel de répertorisation homéopathique. En rouge gras apparaissent 19 médicaments au 3ème degré : en quelque sorte les kings de la névralgie faciale, ce sont souvent des polychrestes, c'est à dire des médicaments "généralistes" très connus et expérimentés, ils ont guéris un grand nombre de cas documentés. En marron 61 médicaments au 2ème degré : la névralgie n'est pas leur pathologie principale mais ils sont capables d'en guérir un certain type chacun à leur manière. En bleu 83 autres médicaments, moins spécialisés dans les névralgies faciales mais tout aussi efficaces dans des cas bien précis.
Même si les douleurs névralgiques ont des traits communs, aucun de ces médicaments ne ressemble à l'autre, chacun a ses caractéristiques, parfois rares, bizarres, étranges ( les fameux crabes que tout homéopathe traque), qui le distingueront des autres. Il est vraisemblable qu'un seul parmi cette liste ait le pouvoir de vous guérir.
Vous réalisez alors que le diagnostic de névralgie du trijumeau (prosopalgie) est loin de suffire et qu'espérer vous soigner en auto-médication grâce à des guides de vulgarisation de l'homéopathie vous conduira à bien des errements et des échecs. J'en veux pour preuve le témoignage de Philippe Servais, homéopathe chevronné s'il en est :
"Il y a cinq ans, à la suite d'un petit traumatisme cervical, je me suis mis à développer une terrible névralgie dite du nerf d'Arnold. Vu la terrible souffrance endurée et la difficulté à m'en guérir, je fus amené à consulter un ami neurologue alors que cette névralgie, loin de s'amender, prenait de l'extension. En effet, les crises évoluèrent vers une atteinte concomitante du nerf trijumeau. J'étais atteint, selon les dires de la faculté, d'une "névrite d'Arnold avec relai au trijumeau". Cela me faisait une belle jambe si j'ose dire d'autant que la thérapeutique proposée consistait en anti-inflammatoires (en fait assez inefficaces) et ...Tegretol !!
Ne parvenant pas, dans un premier temps, à me soigner par homéopathie (deux confrères en qui j'ai toute confiance s'y cassèrent les dents comme moi-même), je cherchai secours chez un acupuncteur, un ostéopathe, un kinésiologue sans plus de résultat.
Après un mois et demi de souffrance, le problème devenait d'autant plus crucial que, ne dormant pas, je commençais à m'épuiser. Pour la première fois, "mon" simillimum, d'habitude plus fidèle que la meilleure des épouses, me trahissait. Des répertorisations multiples et variées me firent prendre sans apaisement Kalium bichromicum, Spigelia, Belladonna, Gelsemium, Bryonia, Ranunculus sceleratus, Elaps, Arsenicum album, Lobelia et Verbascum.
Les crises se présentaient toujours de la même manière. Elles apparaissaient brutalement la nuit, me réveillant en plein sommeil, et s'estompaient progressivement en une à deux heures, m'obligeant à rester debout ou assis, tellement violentes que je compris qu'on puisse dans ces cas, comme c'est décrit dans la littérature médicale, penser à mourir. Il s'agissait d'une douleur partant de la deuxième cervicale et remontant à gauche vers un point précis du vertex. De là, après quelques minutes de stabilisation, il y avait atteinte secondaire mais pire encore du trijumeau gauche dans toutes ses branches. Cherchant désespérément les modalités spécifiques du mal, je décidai un soir de ne pas me coucher pour attendre de front (!) la crise quotidienne. Mon idée était de voir si le symptôme était "pain from (during) sleep" ou s'il y avait vraiment un horaire précis. J'avais en effet remarqué que la crise démarrait toujours vers une heure du matin. Je m'installai pour lire dans un fauteuil et attendis.
Ce que j'ignorais était que ma montre n'était pas à l'heure mais avançait de trois minutes (vérification faite après coup à l'horloge parlante) ! A une heure et deux minutes du matin donc, je me fis la réflexion, devant l'absence de crise, que c'était bien le sommeil qui était l'élément déclenchant et non l'horaire. Pourtant, à une heure et trois minutes, soudainement, la douleur apparut dans toute sa splendeur ! J'avais pris l'habitude d'avoir toujours à portée de main ma trousse de deux cents remèdes qui jusqu'ici avait plus eu valeur conjuratoire que réelle. Mon ultime bribe d'imagination homéopathique (Periodicity, same hour) me fit prendre deux granules de Cedron 30k (seule dilution que je possédais). A peine le remède sur la langue, je sentis quelque chose se produire. J'attendis, l'esprit sidéré comme d'habitude par la douleur. Celle-ci se dissipa miraculeusement en maximum deux à trois minutes.
Le comble de cette histoire fut que je n'eus jamais à répéter le remède qui me guérit définitivement (du moins de cette névralgie car comme le diront sûrement les mauvaises langues, le reste est incurable !). "
Philippe Servais Recueil de cas cliniques. Echos du CLH 1994-1995
Alors, comment choisir le remède qui mettra rapidement un terme à votre calvaire ?
En faisant appel à un homéopathe uniciste qui appliquera les règles homéopathiques de similitude et d'individualisation.
Ce dernier recueillera un maximum d'informations sur la localisation, la périodicité et le type de douleurs que vous ressentez. Il vous fera préciser les modalités de ces douleurs, c'est à dire tout ce qui les aggrave et les diminue quelque peu. Il vous fera décrire à l'aide d'images toutes les sensations que vous éprouvez pendant les crises, recenser les symptômes qui précèdent, accompagnent ou suivent les crises, même si ceux-ci ne semblent avoir aucun rapport avec vos névralgies.
Il retracera avec vous l'historique de vos troubles ( l'anamnèse), les circonstances déclenchantes, votre contexte familial et professionnel lors de l'apparition des premières crises. Évidemment, il accordera une attention toute particulière à votre état psycho-émotionnel, votre sommeil et vos rêves, les variations de votre humeur, et même votre vision de la vie, votre façon de communiquer et d'entrer en relation avec les autres. On sait combien le facteur psycho-émotionnel est déterminant dans le vécu de la douleur.
Toutes ces informations, cette totalité signifiante de symptômes, va permettre de brosser un tableau général de l'individu singulier souffrant que vous êtes, tableau que le praticien s'efforcera de faire correspondre avec l'image et l'esprit d'un remède particulier. C'est ce simillimum qui sera la clé de votre guérison.
"Le pouvoir curatif des médicaments repose donc sur leur propriété pathogénésique de faire naître des symptômes semblables à ceux de la maladie à traiter, cependant surpassant en force ces derniers. De telle façon que chaque cas individuel de maladie sera le plus sûrement anéanti et éliminé d'une manière certaine, radicale, rapide et permanente, uniquement au moyen du médicament capable de produire (dans l'organisme humain), une totalité de symptômes la plus semblable et la plus complète à la totalité du cas, mais en même temps d'une force supérieure à celle de la maladie naturelle." Samuel Hahnemann L'Organon §27
L'intensité de la douleur n'est pas un problème, une dynamisation suffisamment élevée - 30ch et au-delà, en viendra à bout.
Prenons l'exemple d'ACONIT, le premier médicament de la liste Dans la nature, Aconit est une fleur de montagne dont la racine contient un poison violent.
"En raison de la toxicité violente de l’aconit, et de sa rapidité d’action, nous comprenons d’emblée, qu’en homéopathie, c’est-à-dire en loi de similitude, il sera un remède surtout indiqué dans les états aigus, survenant avec soudaineté, et amenant un état de congestion aiguë intense. En raison de son action profonde sur le système nerveux il sera indiqué dans les affections de nerfs et dans celles en rapport avec l’état d’agitation et d’anxiété qui sont provoquées par le remède à dose toxique. (...)
Un des caractères de la douleur d’Aconit est qu’elle est aiguë et violente. Aconit est toujours un sthénique, qui
réagit avec rapidité et violence (...). Il y a chez lui une très grande intolérance à la douleur, comme chez Chamomilla ou Coffea. Les douleurs sont vives, intolérables, conduisant au désespoir ; elles sont tirantes, coupantes s’accompagnant de fourmillements et puis d’engourdissements entre les paroxysmes, elles s’accompagnent d’agitation et d’anxiété. Il y a une grande hypersensibilité sensorielle : photophobie par hypersensibilité des yeux, hypersensibilité de l’organe auditif qui lui rend les bruits et la musique intolérables, hypersensibilité même de l’odorat qui lui rend les odeurs insupportables."Hodiamont, Remèdes végétaux.
"Il y a toutes sortes d'humeurs entremêlées également à la peur d'ACONIT. Il y a les gémissements et l'irritabilité, la colère, l'impulsion à lancer les objets au loin, toutes attitudes accompagnées par la violence et l'anxiété. Hurle de douleur. Les douleurs sont comme des coups de couteau, comme des coups de poignard, elles sont piquantes, coupantes. L'intensité des douleurs d'ACONIT est extraordinaire. Le malade a l'impression d'être atteint de quelque chose de terrible, sans quoi il ne souffrirait pas si atrocement. Il prédit le jour de sa mort.(...) Engourdissement le long des trajets nerveux, après avoir eu froid, après exposition au froid. Hyperexcitabilité nerveuse. Extrême agitation." J.T.Kent, Matière Médicale Homéopathique
A partir du thème de la névralgie, sans prétention d’exhaustivité puisqu'avec 163 médicaments on pourrait y passer l'année (l'Art est long, la vie est courte) je vous propose d'explorer ensemble la matière médicale homéopathique pour découvrir quelques portraits de remèdes à travers des cartes mentales.
Aujourd'hui, voici une fleur à la beauté raffinée et au parfum subtil : IRIS VERSICOLOR est capable de guérir d'épouvantables migraines ophtalmiques d'origine hépato-gastrique et pancréatique. Précédée de troubles visuels, accompagnée de nausées, vomissements et diarrhée bilieux, elle survient après un écart de régime, une contrariété ou un effort intellectuel, c'est pourquoi elle frappe souvent les étudiants et les professeurs, tous les dimanche ! Iris peut être indiqué dans les névralgies liées au zona. Brûlure et Acidité sont deux mots clé de ce remède : tout est acide et cuisant chez le malade Iris : la salive, les éructations, les vomissements, même la transpiration.
La semaine prochaine nous irons à la rencontre d'un autre remède de névralgie.
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