
Épilepsie & Convulsions
Prise en charge homéopathique de votre animal


Les convulsions sont des troubles neurologiques causés par le dérèglement transitoire de l’activité électrique du cerveau. Elles apparaissent sous forme de crises soudaines et intermittentes caractérisées le plus souvent par des mouvements involontaires et désordonnés (tremblements, pédalages), une altération ou une perte totale de la conscience, une dilatation des pupilles (mydriase), une perte d’équilibre entraînant la chute, parfois des cris ou vocalises, une salivation importante, une miction involontaire. On distingue les convulsions toniques : raideur tétanique du corps avec contraction des muscles, des convulsions cloniques : mouvements rapides et rythmés des membres ou encore spasmes des muscles de la face. Les deux types de convulsions peuvent se succéder et se combiner au cours d’une crise. Les causes sont multiples et variées :
● génétique
● post traumatique, vasculaire (traumatisme crânien, AVC)
● toxiques (empoisonnement, envenimation, antiparasitaires, vaccins, traitements allopathiques, huiles essentielles…)
● infectieuses et parasitaires (fièvre, maladie du foie, encéphalite, verminose…)
● métaboliques (anémie, hypoglycémie, uricémie, hypocalcémie, hyponatrémie…)
● tumorale
● émotionnelles
La première chose à faire si votre animal fait une crise est donc d’établir une anamnèse détaillée afin de rechercher une étiologie dans son histoire et son environnement puis de demander une analyse de sang à votre vétérinaire. Pas de panique ! Ne pensez pas au pire et ne vous précipitez pas sur l’offre d’examens coûteux et prématurés (IRM, scanner, EEG).
Gardez en tête que le diagnostic d’état épileptique ou épilepsie idiopathique ne peut être posé que lorsque toutes les causes ont été écartées et que les crises sont récurrentes et rapprochées. Le diagnostic le plus grave étant celui de mal épileptique (status epilepticus) lorsque les crises se succèdent et s’allongent dans une même journée : dans ce cas il y a urgence car le risque de lésions cérébrales est élevé.
Sachez toutefois que l’hérédité génétique de certaines races prédisposées à l’épilepsie n’est pas une fatalité, comme les recherches en épigénétique nous le prouvent. Si votre compagnon fait partie des “races à risque”, essayez de lui offrir un environnement et une alimentation les plus sains possibles, en limitant le recours aux antiparasitaires, pesticides, aliments industriels, produits et traitements chimiques, vaccins superflus etc… Je vous invite à lire Longue vie à mon chien, le livre de Karen Becker et Rodney Habib (Albin Michel) afin de prendre conscience de toutes les sources de pollution susceptibles d’affecter la santé de votre animal.
De récentes études montrent que l'épilepsie est améliorée par un régime cétogène, sans glucides donc. Même les croquettes sans céréales sont bourrées de glucides lesquels exercent une action neuro-inflammatoire. N'oubliez pas que les chats comme les chiens sont des carnivores, alors si vous voulez mettre toutes les chances de leur côté, passez au barf (1), ça ne vous reviendra pas beaucoup plus cher que les croquettes soit disant haute gamme, d'autant plus qu'à moyen terme vous ferez des économies sur les frais de vétérinaire.
Le Dr Don Hamilton conseille une supplémentation en oméga 3, vitamines B et acides aminés taurine, tyrosine, tryptophane pour leur action anti-oxydante et anti-inflammatoire sur le cerveau. (2)
On ne le redira jamais assez : les antiparasitaires chimiques vendus sous forme de pipettes, colliers - et pire sous forme de comprimés - ne sont pas des répulsifs mais des neurotoxiques biocides conçus pour paralyser et tuer les tiques et les puces. Ces produits vont infuser et diffuser dans le corps de votre animal pendant des semaines. Vous réalisez que si votre Yorkshire met plus d’un mois à éliminer ce produit c’est parce que vous lui donnez une dose de cheval ? Vous réalisez que votre chien excrète ces molécules neurotoxiques dans votre maison, dans votre jardin ? Que vos enfants en prennent une dose au passage en le caressant et en l’embrassant ? Que les mésanges qui auront le malheur de fabriquer leur nid avec des poils d’animaux traités verront leurs oisillons mourir ? Ce sont les mêmes molécules que celles des pesticides de l’agriculture intensive. Celles-là mêmes qui augmentent significativement le nombre de Parkinson, Alzheimer, lymphomes et myélomes chez les agriculteurs. Vous voulez jouer à la roulette russe avec votre chien ? Allez d’abord voir les vidéos pathétiques postées sur les groupes facebook de mise en garde contre les dangers du Bravecto, Nexgard, Simparica et autre poison systémique.
Il existe un large éventail d’alternatives naturelles et des recettes simples et efficaces pour fabriquer vous-mêmes des lotions répulsives avec des huiles essentielles, des poudres de plantes, des hydrolats et des huiles végétales issus de l’agriculture biologique, vous en trouverez sur le site de Nelly Coadic.(3)
A l’issue de la consultation vétérinaire suite à la première et unique crise de convulsions de votre animal, il semble prématuré et abusif de mettre en place un traitement anti-épileptique allopathique (gardénal, phénobarbital, crisax), traitement souvent inefficace et dont les effets indésirables sont non seulement immédiatement gênants mais également lourds à long terme pour votre compagnon. L’important est d'observer attentivement votre animal. S’il refait une crise de convulsions dans les trente jours et que vous n’avez toujours pas découvert la cause, sachez qu’un traitement homéopathique peut prévenir ou atténuer les crises ultérieures.
L’homéopathie ne se contente pas de supprimer un symptôme mais soigne le sujet dans sa globalité avec l'idéal thérapeutique d’une guérison définitive. Cependant si une cause entretenante non identifiée persiste (exposition à des toxiques, lésion cérébrale irréversible, tumeur, maladie dégénérative etc…) le traitement homéopathique n’aura qu’une action palliative et devra sans doute être administré périodiquement toute la vie.
Lorsque votre animal convulse, laissez-le tranquille, ne le touchez pas, ne lui parlez pas. Toute tentative de le calmer est vaine et parfois dangereuse. En effet, sa conscience est altérée voire abolie : il ne vous reconnaît pas et vous risquez d’être mordu ou griffé car tout stimulus (bruit, lumière, contact) peut aggraver la crise. Même si la crise vous semble spectaculaire par sa violence, elle reste brève et indolore. Ne vous inquiétez pas, votre animal n’avalera jamais sa langue. La meilleure chose à faire est donc de garder vos distances et votre sang froid, d’éloigner les congénères et les enfants, et surtout de filmer la crise jusqu’à sa résolution et même après, car il est important d’observer comment se comporte l’animal quand il reprend ses esprits. En homéopathie, le symptôme de convulsions est extrêmement bien documenté et représenté dans la matière médicale. La bonne nouvelle c’est que même si vous ignorez la cause organique des crises, vous pouvez quand même soigner votre animal. La mauvaise est que c’est souvent un casse-tête de dénicher le bon traitement parmi la centaine de médicaments homéopathiques couvrant ce symptôme.


PCKENT


PCKENT
Évidemment, il va falloir affiner sa recherche en choisissant des symptômes modalisés puis croiser les rubriques pour faire un premier tri.
Une vidéo est une excellente base pour entamer une répertorisation homéopathique. Sans ce document essentiel, l’homéopathe perd 50% des informations utiles pour individualiser le cas, c'est-à dire les détails caractéristiques de votre animal que vous ne saurez ni remarquer ni décrire et qui sortent des symptômes communs de l’épilepsie évoqués en introduction.
Chaque détail compte ainsi que tout ce qu’on ne voit pas sur la vidéo : ce qui se passe avant les crises, après les crises et entre les crises. Une anamnèse précise basée sur votre observation est tout aussi nécessaire que la vidéo car l’homéopathe va rechercher une étiologie possible de la crise dans les succession d’événements et de maladies qui ont précédé celle-ci.
La surexcitation émotionnelle, la nervosité, la frayeur (Opium, Calcarea, Indigo, Hyoscyamus, Ignatia…), la colère (Bufo), le bruit (Cicuta, Nux vomica ), l’orage (Gelsemium), sont autant de circonstances déclenchantes qui pointent vers certains médicaments.
Vérifiez sur un calendrier si vous pouvez établir une périodicité des crises. Tous les 7 jours : Agaricus, Indigo. Tous les 14 jours : Cuprum, Oenanthe, Tarentula. Tous les 21 jours : Cuprum, Oenanthe, Opium, Stramonium. A chaque pleine lune : Calcarea carbonica,Cina ; à la nouvelle lune : Causticum, Cuprum… L’heure des crises peut avoir son importance : à 3h en pleine nuit c’est Stramonium qui convulse.
Notez les derniers gestes de votre animal juste avant que ne commencent les convulsions proprement dites. Ils peuvent indiquer l’aura, c’est à dire dans quelle partie du corps démarre la crise, par exemple de la tête (Causticum, Lachesis, Stramonium, Sulphur), si la crise est précédée de bâillements ( Agaricus, Tarentula), de clignements de paupières ( Agaricus, Mygale), de secousses dans la nuque (Bryonia). Si la crise part de l’estomac avec des vomissements (Cuprum), d’une douleur à la patte avant gauche (Calcarea arsenica).
Tout le déroulement de la crise, chaque mouvement, chaque symptôme est important, il faut observer toutes les parties et positions du corps, les yeux, écouter les bruits organiques, la respiration, les cris, soupirs, gémissements éventuels.
Les symptômes communs et peu modalisés comme le “pédalage”, la chute, la salivation et la miction involontaire pendant la crise ne sont pas d’une grande valeur car présents dans la majorité de la matière médicale des médicaments.
Ce qui fera la différence c’est le détail caractéristique, rare, bizarre, étrange, ce fameux crabe dont les homéopathes sont friands car peu de médicaments figureront dans la rubrique ce qui leur permettra de faire un diagnostic différentiel.
Par exemple si un chien se montre étonnamment joyeux après une crise, Sulphur sera certainement son remède. S’il jette sa tête dans toutes les directions c’est Lachesis. Si une femelle déclenche des convulsions lorsqu’elle est en chaleur, le remède peut être Nux-moschata ou Tarentula. Si l’animal tombe sur le côté droit après avoir effectué un mouvement giratoire : Causticum. Si curieusement le bruit ou la vue de l’eau semble déclencher les crises, alors Belladonna, Lyssinum ou Stramonium sont indiqués.
Si par chance vous avez pu formellement identifier une étiologie, le cas est presque plié !
Des convulsions qui suivent une vaccination ont de fortes probabilités d’être stoppées par Silicea. Après un accident avec traumatisme crânien, les deux premiers remèdes à tenter sont Arnica ou Cicuta. Si l’animal a eu une grosse frayeur ou une hémorragie cérébrale, que sa respiration est ralentie pendant les convulsions et les pupilles en myosis plutôt qu’en mydriase, et qu’il tombe dans un profond sommeil caractérisé par des ronflements sonores après les crises, alors Opium a toutes les chances d’être son remède.
Enfin, si votre animal est sous traitement antiépileptique depuis longtemps et qu’il semble plongé dans un état permanent de confusion, d’hébétude, d’indifférence ou de tristesse voire d’asthénie et de prostration, il est possible qu’Helleborus puisse le sortir de cet abrutissement et le guérir de son épilepsie. Trois caractéristiques entre autres peuvent vous permettre de reconnaître l’indication d’Helleborus : le frisson magistral et la froideur pendant les convulsions, le bruit qui interrompt la crise, le sommeil profond qui suit la crise.
La personnalité et le tempérament de votre compagnon, ses manies, ses phobies, ses désirs et ses aversions sont déterminants dans le choix du médicament puisqu'en homéopathie on ne guérit pas une maladie mais un malade, tant sur le plan physique qu'émotionnel et mental. Si votre chat est un “affreux jojo” très nerveux et grincheux qui ne joue jamais et a horreur qu’on le touche ; s’il a souvent des vers et se frotte compulsivement le museau, s’il crie avant et/ou pendant les convulsions, alors Cina a de grandes chances d’être son simillimum.
Bufo (issu du crapaud) est également un grand remède d’épilepsie. Cependant les chiens et chats relevant de
ce médicament ont un profil très particulier : pas très sociables ni obéissants, ils ne brillent pas par leur
intelligence. Ils s’énervent assez facilement et mordent lorsqu’on les contrarie. Ils se font remarquer par
leurs comportements infantiles et masturbatoires compulsifs. L’excitation sexuelle peut même déclencher
leurs convulsions. Bien sûr, si votre animal convulse après avoir taquiné un crapaud, il n’a nul besoin d’être
un crétin doublé un obsédé sexuel pour bénéficier de Bufo. Il vaut mieux avoir ce remède sous la
main avant que ça n’arrive car l’envenimation par le venin de crapaud peut être mortelle.








C’est la combinaison de toutes ces informations (étiologie, modalités des crises, caractéristiques mentales) qui va permettre, grâce à une répertorisation, d’arriver à un choix réduit de médicaments, voire idéalement à un seul remède, le fameux simillimum qui couvrira la totalité de la pathologie présente et correspondra en outre à la personnalité de votre animal.
Comprenez que le succès du traitement dépend autant de la précision de vos observations que de la compétence de l’homéopathe. Une compréhension intuitive de l’animal est aussi d’un grand secours pour cette approche individualisée du soin.
Par conséquent, si un vétérinaire vous propose Epileptyl, un complexe homéopathique fabriqué par Boiron composé de Crésol 5CH, Crésol 7CH, Crésol 9CH, Cicuta virosa 15CH, Veratrum viride 5CH, Coriaria myrtifolia 12CH, Oenanthe crocata 9CH, Rana bufo 12CH, Cuprum metallicum 9CH, Calcarea arsenicosa 15CH, vous imaginez bien que c’est comme de jouer au loto. Bon, c’est déjà mieux que le Gardénal me direz-vous, mais par quel heureux hasard l’un de ces 8 médicaments parmi les 150 autres correspondra-t-il aux besoins de votre animal ? Donc si vous constatez qu’Epileptyl donné quotidiennement n’empêche pas la répétition des crises et ne modifie en rien leur intensité, laissez tomber. En vous obstinant à administrer un médicament homéopathique non adapté à votre animal, vous risquez même d’aggraver son cas : c’est ce qu’on appelle une pathogénésie.
Quitte à donner un médicament homéopathique à l’aveuglette, en attendant de consulter un homéopathe uniciste, donnez plutôt Nux-vomica en 9 ch qui ne fera pas de mal. Nux vomica a les vertus curatives d'un anticonvulsivant doublé d'un antispasmodique. Véritable couteau suisse de la pharmacopée homéopathique, Nux vomica fait partie des must have de votre pharmacie. Et c’est le premier médicament homéopathique auquel il faut songer lorsque vous suspectez une intoxication médicamenteuse, ou encore pour antidoter les mauvais effets d’une sédation, d’une anesthésie.
A ce propos sachez que les chats peuvent être particulièrement impactés par une anesthésie à la Kétamine ou à la tilétamine. A forte dose la Kétamine devient un stupéfiant hallucinogène entraînant des états dissociatifs proches de la schizophrénie. Les cliniques vétérinaires sont cambriolées par les toxicomanes car sniffée à petite dose cette drogue procure un puissant sentiment d’ivresse et d’euphorie. Le Dr Don Hamilton (2) déplore l’usage généralisé de cet anesthésiant rapide sur nos animaux domestiques car il affirme qu’il entraîne plus souvent qu’on ne croit un syndrome de stress post-traumatique. En effet, il arrive que l’animal bien que paralysé par la drogue ressente tout de même la douleur au cours de l’opération chirurgicale dans un état modifié de conscience accompagné d’hallucinations terrifiantes. Le vétérinaire américain assimile ce very bad trip sous kétamine à de la torture ! Imaginez qu’on vous ouvre le ventre au scalpel sans que vous puissiez crier ni vous débattre… Don Hamilton raconte que c’est ce qu’a expérimenté un chirurgien pédiatrique lorsqu’il s’est fait opérer d’une hernie sous anesthésie de kétamine. Il n’a plus jamais plus utilisé cette drogue sur ses petits patients.
Il se trouve que Camphora, en plus d’être anti-convulsivant, est un antidote à la kétamine. Il sera indiqué si votre chat reste en hypothermie après le réveil puis change totalement de comportement au décours de l'intervention chirurgicale : nerveux, anxieux, agressif, par moment absorbé par la contemplation de choses invisibles, et puis vous attaquant violemment sans raison. En fait, le PTSD induit par la kétamine chez le chat ressemble fort au délire furieux de Camphora, même si c’est loin d'être le seul médicament couvrant ce syndrome. Chez Camphora les convulsions touchent plutôt les pattes avant et sont précédées et accompagnées de cris.


Cette petite parenthèse sur la Kétamine me permet de souligner l’importance de la posologie en homéopathie. Paracelse disait que tout est poison, rien n’est poison, c’est la dose qui fait le poison. Rappelons que c’est pour éviter les effets toxiques des remèdes de son époque que Samuel Hahnemann eut l’idée de diluer les souches à des doses infinitésimales. Ne croyez pas pour autant qu’un médicament homéopathique soit inoffensif. Des doses homéopathiques répétées trop souvent trop longtemps sans tenir compte des réactions du patient peuvent aggraver sa pathologie et produire des pathogénésies, c’est à dire générer des symptômes appartenant à la matière médicale du médicament. Votre animal n’a pas besoin de cela ! Il faut bien se garder de sur stimuler son système nerveux à l’équilibre précaire. Par conséquent, pour éviter de faire des bêtises, je vous recommande de faire appel à un homéopathe uniciste pour le suivi du traitement ou, si vous vous lancez dans l’automédication, de n’utiliser que des basses dynamisations pour commencer (5ch, 7ch, 9ch), et surtout, surtout de laisser votre animal choisir lui-même son remède plutôt que le lui faire avaler de force ou de le dissimuler dans la nourriture.
Je vous renvoie à mon article sur le bon usage de l'homéopathie dans lequel j’explique la méthode de zoopharmacognosie qui vous permettra d’éviter des erreurs d’indication, de posologie et le risque de surdosage. D'autre part, il est déconseillé d'administrer un traitement homéopathique pendant une crise de convulsions, l’animal n’étant pas en état d’avaler quoi que ce soit, il y a un risque de fausse-route.
Cependant, en cas d’urgence vitale vous pouvez recourir à l’olfaction d’un petit flacon contenant un globule du remède indiqué dans une part d’alcool et deux parts d’eau, solution que vous aurez préalablement dynamisée ( 6 succussions ). Une autre possibilité est de vaporiser Rescue Fleur de Bach ou la préparation homéopathique liquide sur la truffe ou les babines de l’animal à l’aide d’un petit spray. Là encore, ayez la main légère, attendez et observez les effets : inutile de s’acharner et de multiplier les prises, quand le remède est bien choisi il agit immédiatement. Less is more : la loi homéopathique d’infinitésimalité s’applique aussi à la posologie.
C’est ce que nous démontre le cas clinique suivant : une petite chienne Westie guérie par le vétérinaire gersois Alain Duport. (4)
Odessa n’a que 7 semaines lorsqu’elle présente des convulsions importantes. Le jour de la consultation en urgence, elle en est à sa troisième crise en quelques heures.
A peine s’approche-t-on d’elle qu’elle se met en position de sphinx, fait claquer ses mâchoires très rapidement, cligne les yeux, se met à hurler, tout cela en dix secondes, puis se renverse sur le dos toujours en hurlant, pédale. Elle fait une petite selle, urine abondamment, puis 40 secondes plus tard se redresse et se met à courir dans la pièce en décrivant un cercle dans le sens des aiguilles d’une montre. Alors elle cesse de crier, court pendant cinq bonnes minutes jusqu’à épuisement, s'affaisse puis s’endort. Les pupilles sont très dilatées, mais Odessa n’y voit pas.
Si on essaye alors de la prendre, de la toucher, elle recommence exactement la même crise, jusqu’à ce qu’elle se rendorme.
Le Dr Duport la garde sous surveillance après lui avoir donné CAUSTICUM en se basant sur le symptôme caractéristique rare étrange bizarre (crabe) de tourner en cercle dans le sens des aiguilles d’une montre. Mais le lendemain matin, il la retrouve dans le même état. Elle ne veut ni boire, ni manger. Elle dort et le seul fait de la toucher déclenche une nouvelle crise.
L’homéopathe fait alors une répertorisation en bonne et due forme en retenant les symptômes qui le frappent le plus :
elle dort entre les crises (convulsions pendant le sommeil et convulsions après un sommeil profond).
elle tombe sur le dos
elle urine pendant la crise


Le choix des symptômes retenus pour la répertorisation est stratégique : trop de symptômes noient le poisson et mettent en avant toujours les mêmes grands remèdes polychrestes comme Calcarea carbonica ou Sulphur. Les petits remèdes pourtant plus efficaces passent alors inaperçus. Se focaliser sur un seul symptôme rare, bizarre, étrange peut aussi conduire à une fausse-piste car tous les médicaments ne figurent peut-être pas dans la rubrique. Par exemple ici, si l’on retient “cligner des yeux pendant épilepsie”, on ne voit que Kalium bichromatum dans le PCKent. La tâche est en effet compliquée du fait que, suivant les répertoires, on ne trouve pas toujours la rubrique qui correspond au symptôme observé ou que le remède indiqué n’y figure pas.
Personnellement j’aurais choisi les rubriques suivantes qui me paraissent mettre en valeur les symptômes d’Odessa les plus rares, individualisés et modalisés, parmi lesquels l’aggravation par le toucher déterminante dans ce cas :


Oenanthe crocata apparaît en première position dans les deux répertorisations même s’il ne coche pas toutes les cases dans la mienne. Une répertorisation efficace se contente en fait de 3 ou 4 symptômes clé. La deuxième étape de la recherche consiste à vérifier dans les Matières Médicales homéopathiques si les états pathologiques produits par l’expérimentation du médicament et guéris par lui correspondent bien au tableau clinique qu’offre Odessa. Alain Duport consulte alors la MM d’Allen (5) et y trouve une description qui conforte son choix :
le malade bouge constamment d’une pièce à une autre, parlant sans arrêt et sans savoir ce qu’il dit
le patient refuse tout ce qu’on lui offre et essaie constamment de se sauver, si bien qu’il faut le surveiller en permanence
couché pendant des heures en état de stupeur
se renverse sur le dos
pupilles dilatées et insensibles
troubles de la vision
convulsions rapides des muscles de la face
les mâchoires se referment spasmodiquement
mouvement convulsifs des dents
Odessa reçoit donc un granule d’Oenanthe 30 CH. Une heure après elle supporte d’être touchée sans convulser, elle claque des dents, cligne des yeux et…s’arrête là sans se mettre à courir. Elle aura une crise vers midi mais la course après la crise sera beaucoup plus brève. Le soir elle accepte un peu de nourriture. Le lendemain, elle est en assez bonne forme.
Odessa fera une dernière crise le cinquième jour après cette unique prise et plus aucune par la suite sans reprendre aucun traitement. Elle comblera son retard de croissance et deviendra une chienne adulte en pleine forme. Les douze années suivantes, Alain Duport aura fréquemment de ses nouvelles : elle mène une vie paisible sans rechute.


Venir à bout d’une épilepsie essentielle reste un sacré défi que même des vétérinaires homéopathes chevronnés échouent parfois à relever avec succès. Attendez-vous à des mois d’essais et de tâtonnements avant de trouver le bon traitement. L’Art est long, la vie est courte ; l’humilité est une vertu que tout bon homéopathe qui se respecte cultive tout au long de sa pratique. Aussi la découverte du Simillimum s’apparente-t-elle moins à la quête du Saint Graal qu’à chercher patiemment une aiguille dans une botte de foin ! Cependant, ne perdez jamais espoir car il existe forcément un remède parmi l’extraordinaire richesse de l’arsenal thérapeutique homéopathique.
BIBLIOGRAPHIE
(1) Nourriture crue biologiquement appropriée https://barf-asso.fr/ https://www.easy-barf.com/
(2) Don Hamilton DVM, Homeopathic care for cats & dogs , North Atlantic Books
(3) Vis Medicatrix Naturae les tiques Vis Medicatrix Naturae les puces
https://hpathy.com/veterinary-homeopathy/epilepsy-in-a-labrador/
(4) Alain Duport, L’homéopathie pour les animaux aussi , Éditions Narayana
(5) Allen J.H., Symptômes clefs des principaux remèdes et nososdes de la matière médicale, Éditions Similia

Epilepsie et convulsions
Votre animal de compagnie fait des crises de convulsions et le vétérinaire ne trouve pas la cause. L'homéopathie peut soulager et même guérir l'épilepsie. Dans cet article on vous explique la démarche pour sélectionner le bon remède correspondant aux particularités de votre chien ou chat.
ANIMAUXHOMÉOPATHIE
Sophie Plantade
6/23/202517 min read